L’histoire commence il y a à peu près deux mille ans.
Une femme alourdie par la grossesse, fatiguée par le voyage, désespérée de n’avoir trouvé aucune place où dormir, dut accoucher de façon presque misérable entre l’âne et le bœuf. Ce vingt-quatre décembre très lointain, le cœur de Marie fut pourtant réchauffé par l’attention de son mari Joseph et par la venue, un peu précipitée il est vrai, de ce petit bout d’homme qui portait le nom de Jésus.
Tout cela se passait il y a fort longtemps et dans un pays lointain où le soleil est écrasant, le paysage désertique et l’eau rare.
L’annonce de la naissance de Jésus se répandit vite. Les bergers accompagnés de leurs bêtes furent les premiers à venir honorer le bébé. Humblement courbés sur le berceau, ces derniers remerciaient Dieu de ce cadeau.
La nouvelle fit bientôt le tour du pays : le fils de Dieu était né… et dépassa même les frontières. Les rois Mages lurent la nouvelle dans le ciel où ils avaient découvert une étoile inconnue. Tous trois entreprirent un long voyage et partirent à la recherche de Jésus. Ils furent guidés dans leur quête par l’étoile nouvelle qui s’arrêta bientôt au-dessus de l’étable où Jésus était né. Les Mages apportaient avec eux de riches cadeaux : de l’or, de la myrrhe et de l’encens.
Mais bientôt, Joseph, Marie et Jésus, encore petit, durent prendre la fuite. Le roi Hérode avait peur que cet enfant, dont beaucoup de monde parlait déjà, ne veuille un jour lui voler son trône. Ne sachant avec exactitude l’âge que Jésus avait, le roi Hérode envoya ses soldats dans la région et leur ordonna de tuer tous les garçons âgés de quelques jours à deux ans. Jésus échappa de justesse au massacre. La famille, après un long voyage, arriva en Egypte. Là Jésus put vivre plusieurs années en toute tranquillité et grandir en paix. À la mort du roi Hérode, ils rentrèrent tous les trois à Nazareth, leur pays, et Jésus apprit le métier de Joseph qui était charpentier.
Mais Jésus n’était pas un enfant comme les autres. Il était plus sage et raisonné que les garçons de son âge et devint peu à peu un homme d’une grande sagesse et qui parlait volontiers de la bonté de Dieu, son père. Jésus avait le pouvoir de faire des miracles.
Un jour qu’il était invité au mariage d’un ami avec sa mère Marie, le vin commença à manquer. Le père voulant faire des économies n’avait pas prévu assez de boissons. Jésus sauva l’honneur de la famille en transformant l’eau des jarres en un vin délicieux.
Un jour qu’il parlait de Dieu, son père, la foule s’était assemblée autour de lui. Mais il n’y avait pas assez à manger pour tout le monde. Jésus multiplia les quelques pains et poissons qui étaient là en un nombre suffisant pour que tous aient de quoi se nourrir.
Plus le temps passait, et plus Jésus devenait célèbre. Les miracles qu’il faisait commençaient à attirer les gens. Jésus n’avait pas peur de parler en public et les gens aimaient l’écouter parce qu’il leur donnait espoir et courage en l’avenir.
Un jour suivant, on amena jusqu’à Jésus une jeune fille qui se vidait de son sang et qui s’affaiblissait d’heure en heure. La touchant de la main et priant Dieu, Jésus lui rendit la santé. Si bien que d’autres malades vinrent à lui. Jésus guérit comme cela d’autres personnes parmi lesquelles un aveugle et un paralysé.
Mais bientôt, certains jaloux commencèrent à gronder et demandèrent aux Romains qui détenaient le pouvoir d’arrêter et de condamner Jésus à mort parce qu’il dérangeait leurs croyances et leur roi.
C’est alors que débutèrent une série d’événements plus tristes les uns que les autres. On appela le passage de cette histoire la Passion.
Comprenant ce qui allait se passer et sentant que la fin était proche, Jésus réunit ses amis les apôtres pour un dernier repas et leur expliqua ce qui allait se passer : on allait l’arrêter, le juger et le tuer. Beaucoup ne voulurent pas y croire. Jésus savait déjà que Judas, l’un d’entre eux, allait le dénoncer à la police et que Pierre, un autre de ses amis, jurerait ne jamais l’avoir connu. Jésus au fond de son cœur leur pardonnait déjà mais avait très peur de l’avenir. Ce dernier repas avec les apôtres fut bien triste pour tout le monde.
Jésus avait besoin de réfléchir, de prier. Il avait bien trop peur pour avoir sommeil. Il passa la nuit dans le jardin des oliviers, accompagné de quelques amis dont Pierre qui finirent par s’endormir, tandis que lui priait.
Soudain, on entendit dans le jardin des bruits de pas, de cliquetis d’armures qui s’entrechoquent. Une troupe de soldats arrivait à la lueur des lanternes. On venait arrêter Jésus !… Un soldat s’adressa à lui : « Nous venons arrêter Jésus. Le connais-tu ? » « Jésus ? C’est moi. » répondit-il. À ce moment précis, les soldats prirent peur. On ne leur avait pas demandé d’arrêter un voleur ou un assassin mais un homme bon et sage. Beaucoup de ces soldats auraient préféré se trouver ailleurs, cette nuit-là.
Jésus fut malgré tout conduit devant Ponce Pilate qui le fit battre et jeter en prison. Là, les soldats se moquèrent de lui, lui mettant sur la tête une couronne d’épines, lui crachant dessus.
Après ces humiliations, il fallut encore en subir d’autres. Condamné à être crucifié, Jésus dut porter seul le bois de la croix. Enfin arrivé au mont Golgotha, Jésus fut cloué sur la croix pendant que les soldats se partageait ses vêtements et jouaient sa tunique aux dés pour savoir lequel d’entre eux la garderait pour lui.
Quand enfin, Jésus poussa le dernier souffle, un violent orage éclatait ; puis un soldat vérifia qu’il était bien mort. Et parce qu’un homme avait demandé l’autorisation d’enterrer Jésus et payé pour cela, on descendit Jésus de la croix, plutôt que de le laisser exposé au vent et laissé aux bêtes.
Marie, sa mère, qui avait assisté impuissante à la Passion de son fils, était encore présente lorsqu’on décrocha le cadavre de Jésus. On posa le corps sur ses genoux pour qu’elle puisse pleurer sa mort de toutes ses larmes.
La renommée de Jésus était portée au-delà des frontières par ses amis les apôtres. Ses douze copains s’appelaient Pierre, Jean, Barthélemy, André, Jacques le Majeur, Jacques le Mineur, Thaddée, Philippe, Matthieu, Thomas, Simon et Judas. Tous avaient vu les miracles de Jésus et partirent dans d’autres pays pour raconter ce qu’ils avaient vu et entendu.
Bien qu’elle finisse de façon terrible, cette histoire vieille de deux mille ans est devenue fort célèbre et célébrée par les artistes de toutes sortes, poètes, peintres et sculpteurs. Les amis de Jésus ne l’oublièrent jamais et continuèrent à parcourir des pays parfois bien lointains où ils racontaient cette même histoire. Ceux qui l’avaient entendue de la bouche des apôtres la racontaient à nouveau à d’autres. Petit à petit, l’histoire a fait le tour du monde, ce qui prouve que même la mort n’empêche pas de rester célèbre.
