Qu’étaient devenus les beaux arbres verts ?
Où étaient le héron, la buse et le pic-vert ?
Avaient-ils tous disparu au creux de l’hiver ?
Où étaient les jeunes et fragiles rameaux
Des chênes, des ormes et des bouleaux ?
Disparus les couleurs vertes et le marron chaud…
La forêt avait mis son pâle et gris manteau.
Les arbres étaient tous transformés en tuyaux,
Les branches avaient disparu jusqu’en haut.
De leur majesté, il ne restait que les troncs,
Mais du bois, des branches… plus de marron,
Toutes les couleurs semblaient s’en être allées pour de bon.
Les troncs sans écorce, sans nid et sans vie,
Des lignes droites comme des I,
Mais sans vent, sans oiseau et sans pie.
Plus aucun bruit ne s’entendait dans la forêt,
Plus aucune feuille ne s’agitait au vent frais,
Il n’y avait plus ni vent, ni bruit ni couleur vraie !
Dans les yeux des voyageurs, des éclats de lumière…
La nature était bel et bien en colère.
Trop tard pour adresser au ciel des prières…
Une grande ombre grise était descendue sur la terre.
Un voile lugubre avait recouvert l’atmosphère
Et avait exterminé jusqu’au moindre ver de terre !
Quel espoir resterait-il aux hommes
Si le gris devenait la couleur de l’automne?
Que le bois, la forêt sembleraient monotones !
Quel espoir resterait-il aux enfants
Si le gris devenait aussi couleur de printemps ?
S’il pleuvait, bruinait et grisaillait tout le temps ?
Mais si le héron revenait de son voyage,
Si, tout à coup, il sortait des nuages
Et qu’il ramenait l’espoir dans ses bagages,
Alors les hommes retrouveraient force et courage
D’affronter douleurs et grand âge.
Il en serait de même pour les enfants et bébés en bas âge !
Si, vous-même, trouvez le héron dans les ombrages,
Si vous repérez son long bec et son plumage,
Si vous découvrez son ombre dans les branchages,
Alors, tout espoir n’est pas perdu !
Le soleil reviendra bientôt éblouir votre vue.
Attendre, rêver et espérer ne seront plus défendus…
C’est à l’homme qu’il revient de faire attention
Aux arbres, aux fleurs et aux petits bourgeons,
Aux mousses, aux feuilles et aux champignons.
Dans la forêt ne rien jeter, les détritus, tout ramasser,
Dans la forêt ne rien brûler, surtout ne pas fumer,
Pour qu’elle reste toujours belle, saine et enchantée…
Mais puisque le héron est revenu de son voyage,
Puisqu’il est sorti, tout à coup, des nuages,
Et qu’il a ramené l’espoir dans ses bagages,
Alors tout espoir est enfin permis.
Des fourmis jusqu’aux petites souris,
Tout le monde retrouvera son logis !
Dans la forêt se passent nombre de nos histoires,
Mais que se passerait-il si, sur nous, descendait le noir,
Si la forêt venait à disparaître dans le désespoir ?
Les bois sont teintés de verts bien différents,
Du vert sapin, vert bouteille au vert printemps…
La lumière filtre à travers les feuillages tremblants.
Il faut préserver cela pour longtemps
Pour continuer à raconter des histoires aux enfants…
À la forêt, il faut prêter grande attention,
À la nature, il ne faut aucune pollution !
À l’homme d’être respectueux de la planète
Pour que jamais… jamais cela ne s’arrête…