Il y a de cela fort longtemps,
Vivait Léon au milieu des champs.
Il était Léon, le plus beau des moutons
Léon, le fanfaron !
Celui qui se vantait fort
D’être le plus grand, le plus fort !
Au sortir de la bergerie,
Il s’était fait des amis,
Et avec eux s’en allait gambader
Au milieu des bois et des prés.
Sous la conduite d’un berger, cela va sans dire,
Qui souvent pour ses moutons craignait le pire !
Ce jour-là, le berger vint tôt les chercher,
Pour au très loin les emmener.
Du côté du pont et de la rivière,
Très vite, ils arrivèrent.
Les bergers eurent tôt fait de s’allonger
Et du pipeau se mirent à jouer.
La mélodie envahit toute la campagne
Et bientôt, Léon se cherche une compagne !
Quitte à se rouler dans l’herbe verte et ferme,
Mieux vaut le faire avec quelqu’un qu’on aime !
Il faut dire que l’ambiance
Se prêtait à la romance !
En effet, à quelques pas de là,
Il y avait un joli bois,
Qui donnait de l’ombre aux moutons.
Et non loin de là, un petit pont
Qui menait à une grosse maison
Qu’on appelait « Les Buissons ».
Au fond du paysage à droite,
On distinguait une église fort étroite,
Et derrière elle une montagne,
Que l’on ne pouvait gravir qu’à dos d’âne.
Il y avait d’ailleurs une charrette de foin,
Qui montait le chemin non loin.
Dans le ciel, les nuages s’amoncelaient
Et un orage semblait se préparer.
Mais le soleil aussi donnait,
Et un bel arc-en-ciel était né !
Parmi les nuages passait une cigogne, bel oiseau blanc,
De ceux qui apportent les enfants.
Le paysage créait donc une ambiance,
Et se prêtait à la romance !
Alors Léon, le plus beau des moutons
Léon, le fanfaron !
Celui qui se vantait fort
D’être le plus grand, le plus fort,
Voulut se trouver une compagne
Pour partager avec elle les bienfaits de la campagne.
Voulant faire une démonstration de force,
Léon recule et se cogne dans l’écorce
Du tronc d’un immense chêne.
Alors les catastrophes s’enchaînent !
Léon culbute et se retrouve dans un trou !
Ne pouvant plus bouger du tout,
Car il s’était fait une entorse,
Et ne sachant nager comme le morse,
Il se laisse glisser dans la rivière…
Léon n’est pas très fier !
Voilà ce qui arrive à ceux qui veulent épater la galerie
À ceux qui se consacrent à la galanterie !
Léon qui se disait le plus beau des moutons
Léon, le fanfaron !
Celui qui se vantait fort
D’être le plus grand, le plus fort !
Ce Léon, donc !,
Se dit que de tous les moutons,
Il était surtout le plus bête et le plus sot !
Sapristi ! L’on ne l’y reprendrait pas de si tôt !
Amoureux oui ! Mais bête non !