-Eh !!! Toi là-bas !! Coucou ! Tu me vois ? Je suis un pois du toit du monde ! Et toi ? Qui es-tu ?
-Moi ? C’est à moi que tu parles ? Mais je suis un pois.
-Mais un pois de quoi ?
Il y a les les pois potager, les pois de conserve, les pois de poussière, les poids sur l’estomac, les pois sur les i. Et il y a les pois du toit du monde comme moi !
Nous sommes chez Juan Gris, n’est-ce pas ? Cela te dérange si je descends du soleil du plafond ? J’arrive vers ta nuit. Il fait bien noir chez toi !
-Euh… Ben non, ça ne me dérange pas que tu me rejoignes… Vas-y.
Il y a encore de la place entre la tasse et le moulin à café !
-Juan Gris est peintre ? Mais alors, je sais ce que tu es ! Tu es un pois de peinture ! Regarde bien, vous êtes nombreux. Des petits pois de peintre alignés les uns à côté des autres. Seuls la tasse, la cuillère et le moulin à café sont dans la lumière.
-Et toi ? Veux-tu bien me dire ce que tu entends quand tu dis que tu viens du toit du monde ?
-Le toit du monde, c’est là-haut, c’est l’immensité du ciel et bien plus haut encore. Je ne peux descendre que lorsqu’il fait nuit. Je suis une poussière d’étoile. Un pois de nuit. Regarde, elle est là-haut ma mère, cette étoile qui brille de pleins feux !
-Tu veux bien rester là, être mon ami et réchauffer ma nuit ? demanda le petit pois de peinture. Je crois que j’aime t’entendre me raconter tes aventures de pois d’étoile. Je me sens moins seul dans cette nuit d’artiste.
Les deux petits pois se serrèrent l’un contre l’autre. Puis ce furent tous les pois de peinture du tableau qui se serrèrent pour écouter le pois d’étoile réchauffer leur nuit. Et ils passèrent une nuit enchantée d’étincelles d’amitié.
